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Salut Zick ! Peux-tu nous présenter ta chaîne Youtube ?

La chaîne Youtube LE CONTE DE ZICK a été créée pour faire vivre les idées qui bouillonnent en permanence dans ma tête, et m’empêchent parfois de dormir. Pour l’instant je publie des contes et histoires en créole mais je compte aussi proposer à mes abonnés du contenu en français.

En ce qui concerne mon style, il n’est pas figé : attendez-vous à une variété de genres ! Comme un électron libre, je peux partir dans tous les sens. Il se passe trop de choses dans ce monde, pourquoi se limiter ?

J’ai aussi des idées de court-métrages. En fait, je suis fan de cinéma et d’animés, donc mon rêve serait de pouvoir un jour créer mon propre film. Je garde toujours ce projet en tête, et qui sait, peut-être qu’un de ces quatre vous pourrez voir ma réalisation à l’affiche sur Netflix ou en salle.

Du coup, on a envie de découvrir plus personnellement celui qui se cache derrière Le Conte de Zick. Parle-nous un peu de toi.

Moi, c’est Cédrick Legrand, et on me surnomme Zick. J’ai vu le jour en Guadeloupe, et j’ai grandi dans le nord, à Grande Terre, plus précisément dans la commune d’Anse Bertrand, qui d’ailleurs me manque énormément. Je vis actuellement en France… Je n’ai pas beaucoup voyagé mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour la Martinique et la Dominique, au point de rêver d’y construire une maison sur chacune de ces deux îles. J’espère pouvoir un jour parcourir l’Arc Antillais.

Durant mon enfance en Guadeloupe, j’ai vécu des expériences que l’on pourrait qualifier de paranormales et qui m’ont marqué. Je me rappelle que certains voisins venaient dire à ma mère que le soir notre cour était un champ de “volan”! On avait une grande cour avec beaucoup d’arbres fruitiers, et, me semble-t’il, un fromager, où venaient se poser de grosses boules de feu. Plus personnellement, j’ai vécu certaines choses chez mes parents ou chez ma grand-mère, et d’ailleurs l’une d’entre elles se retrouve dans mon dernier conte : BITASYON WODY.

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?

Ma plus grande source d’inspiration c’est mon père : je l’ai toujours vu avoir un comportement exemplaire avec son entourage. Il a toujours été pacifique, quelque soit la situation. Et quand je lui demandais pourquoi il ne s’emportait pas même quand les gens étaient mauvais envers lui, il répondait toujours “Laisse, la nature s’occupera d’eux”. Alors j’ai grandi avec cette mentalité, je suis très connecté à la nature et je crois en la force de l’Univers (je n’ai cependant aucune croyance religieuse).

Je me rappelle vaguement qu’il nous racontait des histoires flippantes la nuit avant d’aller au lit. Parfois, je le surprenais à fixer ou suivre quelqu’un dans la maison alors que nous n’étions que deux. Plus tard il m’expliqua qu’il était né coiffé et que s’il m’écrasait le pied je pouvais voir ce qu’il voyait.

Ma mère aussi a un rôle important dans l’aventure du CONTE DE ZICK. Depuis petit je l’ai vue se fixer des objectifs qu’elle a plus ou moins atteints. Inconsciemment, elle m’a transmis et inculqué les valeurs de l’entrepreneuriat, parce qu’elle m’obligeait à l’accompagner dans tout ce qu’elle accomplissait. Il y a une phrase qu’elle me disait souvent et qui est restée gravée en moi : “Si ou vwè ou ni an biten a fè, fè’y sinon on dot moun ké fèy baw” (trad: Si tu as quelque chose à faire, fais-le sinon quelqu’un d’autre le fera à ta place”)

Ma fratrie n’est pas en reste, avec notamment l’aînée qui m’a toujours encouragé dans mes projets, et l’une de mes sœurs qui me racontait des histoires folkloriques effrayantes tous les soirs.

Sinon je m’inspire pas mal de Benzo (Benjamin Moïse, né en 1952, conteur/écrivain et enseignant guadeloupéen). Je ne me souviens plus très bien si c’était avant ou après le JT, mais je ne ratais jamais une seule de ses histoires ! Elles me faisaient peur et rêver à la fois.

Sans ces 5 personnes, LE CONTE DE ZICK n’existerait pas aujourd’hui.

Si ou vwè ou ni on biten a fè, fè’y sinon on dot moun ké fè’y baw !

Nous t’avons découvert grâce à ta première histoire : MAN SOLE (trad : MME SOLE). Peux-tu la résumer pour ceux qui ne la connaissent pas encore Le CONTE DE ZICK ?

MAN SOLE est une histoire qui se déroule en 1942 dans la ville de Pointe-Noire, au temps du gouverneur Saurin, où la vie était belle mais pas très facile pour les Guadeloupéens.ennes . On y retrouve l’ambiance de l’époque, la convivialité, l’amour, mais aussi les côtés sombres de cette période.

J’y raconte l’histoire d’une petite famille sans problèmes, jusqu’au jour où l’un des petits garçons commit l’irréparable… Sortie tout droit de mon imagination, MAN SOLE est à la base une histoire que je voulais raconter à mon fils, comme le faisait mon père pour moi quand j’étais petit. Sauf que j’ai ressenti le besoin de la partager avec un public !

Anciennement en libre accès sur Youtube , l’histoire de MAN SOLE est dorénavant exclusivement disponible sur GWADALIWOOD, la jeune plateforme Guadeloupéenne de diffusion de films en streaming. N’hésitez pas à y faire un tour, vous ne serez pas déçus !

Zick, peux-tu nous décrire ton processus de création ?

Je vais vous raconter comment j’ai réalisé ce premier conte illustré. Je commence par mes prises de voix auxquelles j’ajoute quelques effets spéciaux, puis j’écris la traduction française.

Ce projet, je l’ai à cœur depuis un moment; mais je ne voulais pas me lancer sans mon cousin, Jérôme Tronché (nom d’artiste: KAFÉ), qui est un excellent dessinateur, et dont je suis l’un des premiers fans. C’était important pour moi que l’on se propulse l’un l’autre. Alors il réalise les dessins, en collaboration avec Fabiola Diana Dunter (aka : BYBY CREATIVITY).

Une fois les illustrations reçues, j’ai transmis le tout à mon beau-cousin, Ludovic Ithany (GENTLIX), qui est ingénieur son et photographe, et qui a permis d’aboutir au résultat final.

J’ai la chance d’être entouré de personnes que je qualifierais de très talentueuses. Mais j’envisage également de travailler avec des personnes extérieures au cercle familial.

J’ai par ailleurs rencontré quelques obstacles, le plus gros d’entre eux ayant été la synchronisation de nos plannings respectifs, sachant que j’avais vraiment hâte de sortir mon histoire. Il m’a fallu un bon mois pour concrétiser MAN SOLE mais ça m’a semblé être une éternité !

Mon budget serré a été une autre contrainte majeure. Puis il y a la communication sur les réseaux sociaux, ça a été une totale découverte pour moi, qui ne les utilisais déjà pas dans ma vie privée ! J’ai mis environ trois semaines à m’y faire.

Découvrons ensemble ton deuxième conte qui sort en avril : BITASYON WODY

Ma deuxième histoire va sortir très prochainement. Le contenu sera beaucoup plus riche que celui de la première. En effet, j’ai eu tellement de bons retours pour MAN SOLE que j’ai eu envie de m’investir d’avantage et d’y mettre un plus gros budget. Et il y a une petite nouveauté : en plus de la traduction française, il y aura aussi la version anglaise, histoire de toucher un plus large public.

Volontairement, je ne vous en dirai pas plus, afin de maintenir le suspense, mais avec BITASYON WODY, je vous promets de vous faire voyager et de vous faire peur !

Par la suite, j’ai d’autres projets en vue, alors suivez-moi et restez connectés !

Bitasyon Wody by Le Conte de Zick

Justement, quel message as-tu pour ceux qui te suivent partout via @ Le Conte de Zick, notamment pour les entrepreneurs en herbe ?

Depuis que je suis en vie, je ne fais que tomber et me relever; et à chaque fois que je me relève, je deviens de plus en plus fort. Peu importe ce que vous entreprenez, fixez-vous un objectif, restez concentrés, travaillez, et au bout il y aura forcément des résultats.

Donc comme le dit si bien ma mère : “Si zot ni on biten a fè, fè’y, sinon on dot moun ké fè’y ba zot”.


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